Jean Elsen & ses Fils
Auction 125 13 June 2015
View prices realized
► Sale information
Find similar lots
Constantin VI et Irène (780-797), AV solidus, 792-797, Constantinople. D/ IRINH- AΓOVSTI B. cour. d'Irène de f., vêtue du loros, ten. un gl. cr. et un sceptre cr. R/ [CONSTAN]- TINOS bAS'Θ B. cour. de Constantin VI de f., vêtu de la chlamyde, ten. un gl. cr. et l'akakia. Sear 1594; D.O. 3; B.N. 4. 4,23#g Très rare Troué
TB
Très Beau
Après avoir gouverné l'empire byzantin comme régente de son fils Constantin VI, depuis la mort prématurée de Léon IV en 780, Irène fut la première femme qui régna en son nom propre. Elle n'hésita pas à déposer et à faire aveugler son fils pour exercer le pouvoir sans partage. Elle prit même le titre de basileus mais ses monnaies, les premières frappées au nom d'une impératrice depuis Ariadne, épouse de Zénon puis d'Anastase, ne portent que le titre de basilissa (au datif). Les solidi frappés après la déposition de Constantin VI sont aussi les premières monnaies byzantines présentant le même type au droit et au revers. Iconodoule fervente, Irène abandonna officiellement l'iconoclasme promulgué en 730 par Léon III et restaura le culte des images lors du 7e concile oecuménique réuni à Nicée en 787. Ce solidus à l'effigie d'Irène au droit et de son fils Constantin VI au revers porte la trace de deux perforations dont l'une a été obturée. Le percement de monnaies en or est principalement observé sur des solidi à l'iconographie de type religieux, présentant soit le Christ soit la Vierge Marie. Cette perforation permettait d'épingler la pièce au mur telle une icône ou de la porter au cou comme une médaille. Toutefois dans ce cas-ci, les perforations pourraient avoir un autre objectif et une autre signification. La première perforation, obturée ultérieurement ne peut logiquement être destinée à créer ni une icône ni un pendentif puisqu'elle est située sous le cou d'Irène et dans l'œil gauche de son fils. Le second percement par contre, vise à l'exposition de l'effigie de Constantin comme icône ou médaille. En effet, le percement est situé au-dessus du visage de Constantin et strictement dans l'axe de symétrie du personnage alors qu'il est excentré sur le buste d'Irène. D'où nous pouvons émettre l'hypothèse expliquant l'histoire mouvementée de cette pièce, de deux propriétaires successifs d'opinions politico-religieuses opposées. Le premier propriétaire iconodoule marque son approbation à la destitution et à l'aveuglement de l'iconoclaste Constantin en perçant l'œil gauche de son portrait. Le second propriétaire iconoclaste obture la blessure et rend hommage au martyr en perçant à nouveau la pièce, mais au-dessus du portrait pour lui donner un statut d'icône ou de médaillon. 0
Provient de Monnaies et Médailles, Bâle, octobre 1977.
TB
Très Beau
Après avoir gouverné l'empire byzantin comme régente de son fils Constantin VI, depuis la mort prématurée de Léon IV en 780, Irène fut la première femme qui régna en son nom propre. Elle n'hésita pas à déposer et à faire aveugler son fils pour exercer le pouvoir sans partage. Elle prit même le titre de basileus mais ses monnaies, les premières frappées au nom d'une impératrice depuis Ariadne, épouse de Zénon puis d'Anastase, ne portent que le titre de basilissa (au datif). Les solidi frappés après la déposition de Constantin VI sont aussi les premières monnaies byzantines présentant le même type au droit et au revers. Iconodoule fervente, Irène abandonna officiellement l'iconoclasme promulgué en 730 par Léon III et restaura le culte des images lors du 7e concile oecuménique réuni à Nicée en 787. Ce solidus à l'effigie d'Irène au droit et de son fils Constantin VI au revers porte la trace de deux perforations dont l'une a été obturée. Le percement de monnaies en or est principalement observé sur des solidi à l'iconographie de type religieux, présentant soit le Christ soit la Vierge Marie. Cette perforation permettait d'épingler la pièce au mur telle une icône ou de la porter au cou comme une médaille. Toutefois dans ce cas-ci, les perforations pourraient avoir un autre objectif et une autre signification. La première perforation, obturée ultérieurement ne peut logiquement être destinée à créer ni une icône ni un pendentif puisqu'elle est située sous le cou d'Irène et dans l'œil gauche de son fils. Le second percement par contre, vise à l'exposition de l'effigie de Constantin comme icône ou médaille. En effet, le percement est situé au-dessus du visage de Constantin et strictement dans l'axe de symétrie du personnage alors qu'il est excentré sur le buste d'Irène. D'où nous pouvons émettre l'hypothèse expliquant l'histoire mouvementée de cette pièce, de deux propriétaires successifs d'opinions politico-religieuses opposées. Le premier propriétaire iconodoule marque son approbation à la destitution et à l'aveuglement de l'iconoclaste Constantin en perçant l'œil gauche de son portrait. Le second propriétaire iconoclaste obture la blessure et rend hommage au martyr en perçant à nouveau la pièce, mais au-dessus du portrait pour lui donner un statut d'icône ou de médaillon. 0
Provient de Monnaies et Médailles, Bâle, octobre 1977.