Numismatica Genevensis SA
Auction 7 27-28 November 2012
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Loire et Seine. Parisi. Statère d’or vers 150-50 av. J.-C. 7,43g. Tête stylisée d’Apollon à droite, les cheveux disposés en grosses mèches et volutes ; sous le menton, un tonnelet ; sous la troncature du cou, des lignes verticales / Pégase à gauche, l’aile décorée d’un motif à damier ; au-dessous, une rosace formée de six globules. BN 7782 ; Blanchet 343 ; CdB p. 8-9, 1-6 (classe 2).
Un fleuron de l’art monétaire gaulois. D’une beauté exceptionnelle. Superbe exemplaire.
Exemplaire provenant de la vente NGSA V (décembre 2008), 5.
Les monnaies celtiques retiennent particulièrement l’attention de nos contemporains. Il n’en a pas été toujours de même. Jusqu’à une époque assez récente, elles étaient rejetées pour leur caractère barbare. Empreints d’académisme, les numis mates des siècles passés méprisaient ces « monuments difformes tout droit sortis des enfers ». Il faut attendre le XXe siècle pour voir les Modernes s’intéresser à ces « curiosités vulgaires ». Pour A. Breton et A. Malraux, et
contrairement aux arts premiers venus d’Afrique ou des Antipodes, elles étaient nôtres, issues de nos propres temps reculés où les formes étaient encore libres. Délestées de tout canon, refusant en apparence toute règle, elles ne leur semblaient relever que du seul imaginaire de leurs créateurs. Les Parisii étaient implantés sur le cours moyen de la Seine. Leurs principaux oppida étaient Lutèce et Nanterre. Leur richesse, attestée par un monnayage en or d’une exceptionnelle qualité, avait
pour origine le contrôle du trafic fluvial. Premier allié de Vercingétorix, ils fournirent un contingent de huit mille hommes à la coalition celtique lors des guerres des Gaules et leur territoire fut le théâtre des derniers combats opposants Romains et Gaulois. En 1846, un numismate français, A. Duchalais proposa d’attribuer ces magnifiques statères aux Celtes de Paris. Cinquante ans plus tard, cette possibilité fut finalement acceptée par E. Muret, A. Chabouillet et H. de la Tour dans leur
fameux Atlas des monnaies gauloises. La découverte et la publication du trésor de Puteaux (cf. NGSA 2, n° 1) permit de prouver ces résultats novateurs, laissant à J.-P. Le Dantec, dans les Mélanges Colbert de Beaulieu, la possibilité de publier la dizaine d’exemplaires connus alors pour la classe II. Les statères en or des Parisii, considérés par tous comme les plus belles pièces gauloises, étaient enfin devenues « des monnaies dignes de mémoire ». Cette émission, dont on ne connaît
qu’une dizaine d’exemplaires, est considérée à juste titre comme l’apogée de l’art monétaire celte. Tous les éléments du prototype, qui est le statère d’or de Philippe II, ont été repris et transposés dans un nouveau langage pictural et les espaces vides ont été remplis par des motifs empruntés à l’imagerie celte.
Un fleuron de l’art monétaire gaulois. D’une beauté exceptionnelle. Superbe exemplaire.
Exemplaire provenant de la vente NGSA V (décembre 2008), 5.
Les monnaies celtiques retiennent particulièrement l’attention de nos contemporains. Il n’en a pas été toujours de même. Jusqu’à une époque assez récente, elles étaient rejetées pour leur caractère barbare. Empreints d’académisme, les numis mates des siècles passés méprisaient ces « monuments difformes tout droit sortis des enfers ». Il faut attendre le XXe siècle pour voir les Modernes s’intéresser à ces « curiosités vulgaires ». Pour A. Breton et A. Malraux, et
contrairement aux arts premiers venus d’Afrique ou des Antipodes, elles étaient nôtres, issues de nos propres temps reculés où les formes étaient encore libres. Délestées de tout canon, refusant en apparence toute règle, elles ne leur semblaient relever que du seul imaginaire de leurs créateurs. Les Parisii étaient implantés sur le cours moyen de la Seine. Leurs principaux oppida étaient Lutèce et Nanterre. Leur richesse, attestée par un monnayage en or d’une exceptionnelle qualité, avait
pour origine le contrôle du trafic fluvial. Premier allié de Vercingétorix, ils fournirent un contingent de huit mille hommes à la coalition celtique lors des guerres des Gaules et leur territoire fut le théâtre des derniers combats opposants Romains et Gaulois. En 1846, un numismate français, A. Duchalais proposa d’attribuer ces magnifiques statères aux Celtes de Paris. Cinquante ans plus tard, cette possibilité fut finalement acceptée par E. Muret, A. Chabouillet et H. de la Tour dans leur
fameux Atlas des monnaies gauloises. La découverte et la publication du trésor de Puteaux (cf. NGSA 2, n° 1) permit de prouver ces résultats novateurs, laissant à J.-P. Le Dantec, dans les Mélanges Colbert de Beaulieu, la possibilité de publier la dizaine d’exemplaires connus alors pour la classe II. Les statères en or des Parisii, considérés par tous comme les plus belles pièces gauloises, étaient enfin devenues « des monnaies dignes de mémoire ». Cette émission, dont on ne connaît
qu’une dizaine d’exemplaires, est considérée à juste titre comme l’apogée de l’art monétaire celte. Tous les éléments du prototype, qui est le statère d’or de Philippe II, ont été repris et transposés dans un nouveau langage pictural et les espaces vides ont été remplis par des motifs empruntés à l’imagerie celte.