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FRANCE ROYAUME DE FRANCE, 987-1789. Jean Warin, Louis XIV, renouvellement de l'alliance avec les cantons Suisses, Paris, 1663. Médaille, argent, 56 mm, 87 g. Av.· LVD[OVICUS] · XIIII· D[EI]· G[RATIAE]· FR[ANCIAE]· ET· NAV[ARRAE] · REX · (Louis XIV, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre) Son buste à droite, drapé et cuirassé à l'antique, sa longue chevelure retombant sur ses épaules. Rv. NVLLA DIES SVB ME NATOQVE HÆC FOEDERA RVMPET (Que ce traité conçu sous mon règne ne soit jamais brisé) Louis XIV et le dauphin à droite, couronnés, recevant les ambassadeurs suisses parmi lesquels, au premier plan se trouvent Waser, le représentant de Zürich qui pose sa main sur l'autel, et, derrière lui, Von Groffenried, le représentant de Bern ; entre les deux groupes, l'autel sur lequel ils prêtent serment est recouvert d'un antependium orné d'une Vierge à l'enfant ; sur l'autel reposent un crucifix et une Bible ouverte ; au sommet, la colombe du Saint Esprit illumine la scène de ses rayons divins ; sous la ligne d'exergue formée par la frange d'un tapis recouvrant les marches menant au cœur de l'église : FOEDERER HELVETICO / INSTAVARATO· /· MDCLXIII· (Le renouvellement du traité suisse, 1663). Tr. Lisse. Mazerolle (Jean Varin) 41, pl. V ; E. Gerbern « Medaillen zur Erinnerung an die Bündnisse der Eidgenössische Orte mit Frankreich » RSN 24, 1925, p. 84 et pl. III, 8. Superbe. Médaillier René Baron. Exemplaire provenant de Josiane Védrines, Paris, 23 juin 1986, 333, et d'Auctiones A.G. 12, Bâle, 29 et 30 septembre 1981, 1203. NOTE DEVELOPPEE (revers) : « Warin fut le premier qui tira cet art [de la médaille] de la médiocrité sur la fin du règne de Louis XIII ». Ainsi s'exprime Voltaire dans son essai Le siècle de Louis XIV à propos du célèbre médailleur, Jean Warin, auteur de cette œuvre célébrant le renouvellement de l'alliance entre la France et les cantons suisses. Le 18 novembre 1663, trente-six ambassadeurs suisses sont reçus dans la cathédrale Notre-Dame de Paris afin de jurer devant Dieu leur promesse de soutenir Louis XIV face aux autres grandes puissances européennes, notamment en lui assurant l'exclusivité de leurs mercenaires réputés pour leur efficacité au combat. Ce serment se déroule au cours d'une fastueuse cérémonie qui donna lieu à de nombreuses représentations artistiques dont cette superbe médaille. Une tapisserie réalisée par la manufacture des Gobelin de Paris, dont le directeur est alors Charles Le Brun (1619-1690), illustre de manière identique cet épisode. Toutefois, la cérémonie ne semble pas s'être déroulée de la façon dont elle est présentée sur les deux œuvres. En ce qui concerne la médaille, l'écart entre l'évènement tel qu'il s'est déroulé et sa représentation s'explique par le rôle de propagande attribué à ce type d'objets qui, distribués aux ambassadeurs, devaient non seulement commémorer l'évènement mais aussi présenter une image glorieuse et idéalisée du monarque. C'est pourquoi, ce dernier est le principal personnage de la composition par sa taille et par l'espace qu'il occupe à lui seul. Sa posture élégante, typique de ses portraits, évoque son talent pour le ballet. Son profil aux longs cheveux tombant en cascades bouclées sur ses épaules est identique au buste représenté à l'avers de cette médaille de Jean Warin. Il est revêtu d'une cuirasse sur laquelle se trouve le gorgoneion, le célèbre motif apotropaïque de l'Antiquité. Jean Warin réalisa également un buste en marbre totalement identique au portrait du revers qu'on plaça, entre 1678 et 1681, dans l'escalier des Ambassadeurs à Versailles. La diffusion de l'image du souverain auprès des puissances étrangères n'était en effet pas laissée au hasard.

Estimate: EUR 750